Wagner Ludwig Suthaus Kirsten Flagstad Thebom Greindl FischerDieskau Philharmonia Orchestra Wilhelm Furtwängler - Tristan Und Isolde

Wilhelm Richard Wagner (1813-1883) - Tristan und Isolde : Romantic Opera in Three Acts
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Act 1
Prelude (00:01)
Westwarts Schweift Der Blick (11:01)
Frisch Weht Der Wind Der Heimat Zu (17:34)
Weh, Ach Wehe! Dies Zu Dulden! (27:43)
Wie Lachend Sie Mir Lieder Singen (29:43)
Auf! Auf! Ihr Frauen! (49:23)
Begehrt, Herrin, Was Ihr Wünscht (59:42)
War Morold Dir So Wert (1:07:02)

Act 2
Prelude (1:25:39)
Horst Du Sie Noch (1:28:30)
Isolde! Geliebte!...Tristan! Geliebter! (1:42:22)
O Sink Hernieder, Nacht Der Liebe (2:01:06)
Einsam, Wachend In Der Nacht (2:06:39)
Doch, Unsre Liebe, Heisst Sie Nicht Tristan… (2:15:14)
Rette Dich, Tristan! (2:26:44)
Tatest Du's Wirklich (2:28:48)

Act 3
Prelude (2:52:38)
Kurwenal! He! Sag' Kurwenal! (3:00:16)
Wo Ich Erwacht, Weilt' Ich Nicht (3:11:33)
Noch Losch Das Licht Nicht Aus (3:19:35)
O Diese Sonne! (3:48:45)
Ich Bin's Ich Bin’s (3:52:22)
Kurwenal! Hor! Ein Zweite Schiff (3:59:00)
Mild Und Leise Wie Er Lachelt - Isoldes Liebestod (4:08:36)

Tristan : Ludwig Suthaus
Isolde : Kirsten Flagstad
Brangäne : Blanche Thebom
König Marke : Josef Greindl
Kurwenal : Dietrich Fischer-Dieskau
Seemann : Rudolf Schock
Hirt : Rudolf Schock
Melot : Edgar Evans
Steuermann : Rhoderick Davies

Chorus of the Royal Opera House, Coven Garden
Chorus Master : Douglas Robinson
Philharmonia orchestra
WILHELM FURTWÄNGLER
Recorded in 1952
New mastering in 2017 by AB for CMRR
Find CMRR's recordings on *Spotify* : https://spoti.fi/3016eVr

Réalisé en 1952, l'enregistrement du Tristan de Furtwängler est considéré comme un monument dans l’histoire des enregistrements. Aujourd'hui encore il représente incontestablement quelque chose d'unique. Mais parfois, secrètement on se demande si le souvenir n'embellit pas, si la légende ne couvre pas la réalité. Nos goûts ne changent-ils pas de jour en jour, et avec eux nos échelles des valeurs? Ne nous arrive-t-il pas de remettre en cause ce qu'hier encore nous aimions? L'excès de sentiment par exemple. Par ailleurs, les progrès des techniques du son nous ont rendus plus exigeants, et peut-être un peu sourds à l'audition des enregistrements anciens.

Mais voilà qu'après nous être plongés pendant plus de cinq heures dans la partition, nous mesurons tout-à-coup à quel point ces "progrès" sont peu de chose: des la première mesure, la direction de Furtwängler, ample et structurée, s'impose à nous par sa grandeur. Elle nous entraine avec lui au point de nous faire totalement oublier les petites imperfections de la mono. Après tout, il y a même un certain charme à ce retour au son "natural" après tous les maquillages et les artifices qui ont suivi. Peut-on s'offusquer du célèbre "Ut" qu'Elisabeth Schwarzkopf dût chanter à la place de Kirsten Flagstad pour pallier à une défaillance de celle-ci? Honnêtement non, car cette petite tricherie n'est rien auprès des "manipulations" aujourd'hui courantes et parfaitement admises. Tout cela est bien secondaire.

Il en est de même pour l'orchestre. Le Philharmonia Orchestra, qui n'a aucune expérience wagnérienne n'a certes pas dans ce répertoire le son de la Philharmonie de Berlin ail de Vienne. Mais ce que Furtwängler obtient est d'une telle qualité musicale que cette objection n'a plus aucun poids. Il en de même pour l'Orchestre de la RAI dans l'enregistrement du Ring. Nous considérons que cet enregistrement du Ring est indispensable à toute discothèque, du moins si le collectionneur attache plus d'importance à la réalisation musicale qu'à sa technique d'enregistrement quadriphonique.

Le trait le plus fascinant de cet enregistrement du Tristan est certainement sa formidable unité : Loin de s'attacher à l'excès à la perfection du détail, Furtwängler ne perds jamais de vue l'ensemble de l'oeuvre: témoin la belle tension des courbes et façon dont les parties sont reliées. Une chose encore: à aucun moment on n'éprouve le besoin de discuter l'interprétation de l'un ou l'autre passage, tant Furtwängler était sûr de ce qu'il voulait, tant sa direction nous entraine et nous convainc. Son sens de la musique ne s'est jamais laissé prendre au piège de l'esthétisme. Elle s'embrase, brûle, flambe sans artifice. Il est impensable pour Furtwängler de s'arrêter à un "beau polissage". Par contre, les grandes progressions et les points culminants ont une force dramatique incomparable.